L'heure de la rentrée

Un peu de nostalgie me gagne ce matin...

La rentrée approche et mes souvenirs se pressent dans ma mémoire.

Je suis d'une génération où l'élève respectait le professeur; il connaissait sa place et ne se serait jamais permis le dixième de ce que nos enfants aujourd'hui considèrent comme un droit.

Il est aussi vrai que nos parents nous éduquaient; ils n'etaient pas nos amis, nos copains de régiments, nos potes avec qui on pourrait aisément partager un pétard au coin du feu.

On ne se posait pas alors la question existentielle de savoir si une bonne taloche risquait de traumatiser à vie l'adolescent irrespectueux.

Dans les salles de classe les Maîtres et Maîtresses faisaient régner une discipline de fer et chacun l'acceptait sans rechigner.

Je ne dis pas que certains n'y allaient pas un peu fort; Je me souviens, notamment, d'un Prof de math dont, bien évidemment, je tairai le nom, qui officiait au Lycée Pasteur à Neuilly, Corse de son état et avec l'accent...

La totalité de ses émoluments avait du être investie dans sa dentition exclusivement composée de dents en or, image étonnante et d'un goût sur lequel je ne me prononcerai pas.

Sa classe fonctionnait exclusivement sous le régime de la terreur et quand il prenait un élève par son oreille pour le trainer au tableau le malheureux s'en souvenait encore le soir.

Je passe sur la palette des punitions qu'il distribuait d'abondance et qui ferait blêmir un adepte du sado-masochisme...

Mais personne ne bronchait; Aucune procédure diligentée à l'encontre de ces enseignants qui outrepassaient sans doute parfois les limites...

Et ma foi, personne n'en est mort; les voitures ne brulaient pas dans les rues; les gamins ne trainaient pas sur les trottoirs passé 21 Heures, au grand maximum, sauf les jours de feu d'artifice; mais ce n'etait pas eux qui les allumaient....

Notre monde cultive aujourd'hui le paradoxe d'une extrême sensiblerie conjuguée avec une extraordinaire violence.