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O male
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18 mai 2005

Violence quand tu nous tiens...

9fa8J’adore les commentaires de Cordes à Liers car ils font rebondir les débats et poussent à la réflexion.

Il faut tout d’abord rappeler que quand il est ici question de violence, je ne m’intéresse exclusivement qu’à la seule expression d’une violence pleinement acceptée….J’abhorre totalement l’exercice de la force sur un être qui ne serait pas tout à fait consentant à en subir les effets….J’ai le plus grand mépris pour ces tristes parodies de ce que certains pensent être l’affirmation de leur virilité, qui usent et abusent de leur force physique sur une Femme.

Ceci étant posé, et pour revenir sur le commentaire que j’évoquais au début de ce post, il est clair qu’une Femme qui affirme sa soumission n’en demeure pas moins un être de chair et de sang et qu’elle ressent à ce titre des instincts et des pulsions de violence, inhérents à la nature humaine.

Il est aussi naturel qu’elle puisse les exprimer et les libérer et, à mon sens, se les infliger à elle-même n’emporte aucun intérêt.

Il manque en effet l’élément le plus important et le plus intéressant de cet aspect relationnel, à savoir l’acceptation de l’autre…

Dans le livre autant que dans le film, Histoire d’O, le sujet est très bien mis en valeur. On y voit notamment O former et préparer une " esclave " dont elle fera donation à son ancien amant René. On la voit aussi soumettre à la cravache l’une ses compagnes " d’infortune " et s’y laisser aller avec un extrême plaisir qui peut se lire sur son visage, car elle venge ainsi l’une des ses amies qui eut à souffrir de sa méchanceté et de sa jalousie.

On la voit surtout, à la fin du film notamment, marquer la main de Sir Stephen de son fume cigarette brûlant qui dessine un magnifique O sur sa peau, marque qu’il accepte d’elle sans aucune hésitation et semble t’il avec bonheur…

Certes ce n’est qu’un livre et ce n’est qu’un film mais il en ressort, au delà de la violence l’expression absolue d’un amour romantique et il n’est pas si mauvais de mettre parfois sa vie en scène pour la vivre vraiment passionnément…

Il ne faut pas non plus oublier que cette violence que tout un chacun canalise en lui-même en s’abstenant de l’extérioriser, contribue à créer un phénomène d’accumulation.

Un exemple ménager peut aider à le comprendre ; une cocotte minute emplie de vapeur ne pourra s’ouvrir mais si l’on laisse la vapeur s’échapper doucement par le clapet destiné à cette fin, le couvercle s’ouvrira sans aucune difficulté…

Je pense dès lors qu’accepter l’autre c’est aussi lui permettre de se libérer et s’épanouir et si deux personnes consentantes mesurent ainsi la réalité de leur attachement mutuel et réciproque je doute beaucoup qu’une crise majeure puisse un jour les atteindre…

Je pense aussi que si tout un chacun s’acceptait réellement, sans trop se soucier du " qu’en dira t’on " où des règles sociales qui nous gouvernent, parfois si mal, la société serait peut-être beaucoup moins agressive car ceux qui la composent véhiculeraient sans doute moins les refoulements qui y conduisent.

On voit bien par la découverte de notre histoire, qu’elle soit ancienne ou même contemporaine, qu’à des périodes cycliques qui malheureusement se renouvellent à intervalles presque réguliers, la violence se déchaîne complètement et donne lieu à des atrocités inimaginables.

Si l’individu gérait mieux ses instincts et ses pulsions et s’il les vivait en bonne intelligence, exploserait il encore sans aucune mesure ?

Je n’ai pas la réponse à cette question, bien sur, ce serait trop simple, mais peut-être mérite t’elle que l’on y réfléchisse, juste un tout petit peu…

En tout cas un grand merci à Cordes à Lier pour m’avoir incité à y penser…

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Commentaires
C
Je tiens à ajouter que ce que je voulais dire aussi c'est que si tout être humain porte une énergie vitale qui se traduit par la violence et ce depuis la nuit des temps je ne crois absolument pas au schéma qui voudrait que le Dominateur ( ou la Domina ) la transfigure en sadisme, c'est à dire la retourne contre l'autre, et la soumise ou le soumis en masochisme, c'est à dire contre soi-même. On peut être soumis(e) sans vouloir inconsciemment retourner contre soi la violence atavique.<br /> Cette façon de fonctionner existe sans doute dans certains cas. Mais c'est celle que l'on présente comme la plus évidente et cela me gêne. C'est là une bien piètre explication réductrice de ce qui fait que l'on emprunte des chemins différents de ceux de la sexualité normative...<br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> Cordes
O male
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