dialogue du papillon et de la bougie
J'ai passé, comme à l'habitude, un délicieux moment entre les mains de ma coiffeuse...
C'est une très belle Femme, d'origine Algérienne, grande et svelte avec des yeux noirs dans lesquels je me perds quand j'abandonne mes sourcils à sa pince à épiler qu'elle manie de main de maître et qui se fait bien souvent des plus cruelle.
J'ai toujours adoré cette Femme et me plaisais à avoir avec elle des conversations qui bien souvent tenaient de celles que l'on peut échanger dans un salon de coiffure...
Tout a changé à mon dernier rendez-vous quand, au détour de la conversation, elle me demandait si je connaissais Saadi et plus précisément son écrit le Boustan et notamment le dialogue du papillon et de la bougie...
J'avouais mon ignorance totale et de son côté elle me fit partager son enthousiasme, m'assurant la beauté du texte et le fait qu'elle en apprenait des passages par coeur et me demandant de le lire et de lui faire part de ce que j'en pensais.
Je n'ai pas manqué de déférer à cette invitation et j'ai découvert un recueil d'une sensibilité exceptionnelle et qui s'accorde tellement à ce que je pense et ressens personnellement que vraiment je conseille à toutes celles et ceux qui me lisent d'ouvrir cette porte sur un romantisme absolu qui ne peut laisser indifférent...
Je ne résiste pas au plaisir de vous en livrer un extrait :
"Puisque la mort est là en embuscade, qui nous épie, mieux vaut mourir victime d'une maîtresse charmante ; puisque le trépas est écrit sur mon front, il me sera plus doux venant de sa main adorée. La mort, hélas ! est la fin de toute chose. N'est-il pas préférable alors d'expirer aux pieds d'une amie ? »
Je regarde maintenant mon adorable coiffeuse avec des yeux bien différents....